Mindfulness

« Méditer … c’est s’arrêter et être présent, rien de plus. »

Jon Kabat-Zinn

 

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Qu’est ce que c’est ? 

La méditation en pleine conscience est une pratique de l’être étant. Elle vise à entrainer l’individu à prendre conscience qu’il est dans l’ici et le maintenant. Au-delà de la conception spirituelle de cette pratique, elle est introduite en occident dans le domaine de la médecine et de la psychologie par le médecin américain Jon Kabat-Zinn. Il s’agit d’apprendre à exister. Il a été démontré qu’une pratique fréquente de la pleine conscience module le cerveau ce qui impacte la qualité de vie, la santé physique tout comme la perception de l’environnement.

Etre en pleine conscience revient donc à être attentif, à observer sa propre expérience sans y porter de jugement. Il s’agit donc d’entrainer notre cerveau à enchaîner des allers retours entre la prise en considération de son expérience personnelle et le flot habituel de pensées qui anime notre quotidien. Pour ce qui est de ces pensées qui nous viennent, il ne s’agit pas de les affronter ou bien de les nier ; la pratique de la pleine conscience préconise l’inverse. Ces pensées doivent être accueillies telles qu’elles sont et observées. La difficulté est de ne porter aucun jugement sur ces dernières afin de défusionner avec elles. La pleine conscience est donc un espace d’observation dans lequel le sujet s’invite afin de considérer sa propre expérience.

Comment une séance se déroule ? 

Faisons l’expérience. Posez vous un instant. Fermez les yeux, respirez amplement et concentrez vous seulement sur le passage de l’air dans vos narines, votre trachée et votre torse. Concentrez vous à présent sur le premier objet que vous voyez en ouvrant les yeux. Redécouvrez-le. Quelle est sa couleur ? Son odeur ? Sa texture ? Sa forme ? … En faisant ce simple exercice, vous avez médité en pleine conscience. Félicitations ! Des pensées vous sont venues à l’esprit ? C’est tout à fait normal. Si c’est le cas, vous n’avez qu’à les regarder passer, sans y porter de jugement et vous concentrer à nouveau. La mindfulness est utilisée en thérapie comme un outil pour défusionner avec les pensées négatives et apprendre à relativiser, à prendre du recul. Elle est un atout majeur dans une prise en charge.

Pour qui est-ce recommandé ?

Le mindfulness est indiquée pour les problématiques liées aux troubles anxieux, stress, troubles psychosomatiques, dépression… Son efficacité a d’ailleurs été largement reconnue dans le traitement de la dépression. Dans un article publié dans la revue médicale The Lancet, Docteur Roger Mulder déclare qu’une thérapie basée sur la pleine conscience est aussi efficace qu’un traitement médicamenteux par des antidépresseurs. Plusieurs recherches ont démontré des résultats probants de la méditation en pleine conscience sur la qualité du sommeil (Black, O’Reill, Olmstaed et Breen, 2015) , la qualité de vie et l’humeur. Une étude a même mis en évidence des résultats probants dans la prise en charge de la maladie d’Azheimer (Ken et Paller, 2015).En revanche, son utilisation est contre indiquée dans les cas de stress post- traumatique et de crises psychotiques aiguës.

Quelles sont les preuves scientifiques de son efficacité ?

Aujourd’hui, on dispose d’un nombre relativement important d’études scientifiquement valides attestant de l’intérêt de la méditation de pleine conscience dans différents troubles médicaux ou psychiatriques. Ces études portent sur des domaines variés tels que le stress, la cardiologie, les douleurs chroniques, la dermatologie, les troubles respiratoires…

Ainsi, une étude du psychologue canadien Michael Speca à l’Université de Calgary, portant sur des patients cancéreux, a révélé des améliorations mesurables et significatives de l’humeur et de divers symptômes liés au stress, ainsi qu’une réduction de la sensation de fatigue.

Une autre, conduite par Natalia Morone à Pittsburgh auprès de personnes souffrant de lombalgies chroniques, atteste une amélioration de la tolérance à la douleur et de l’activité physique. En psychiatrie, cette approche a montré son efficacité dans des situations mettant souvent les thérapeutes en échec, notamment dans le cadre de la prévention des rechutes chez les patients ayant présenté trois épisodes dépressifs (ou davantage). Ainsi, une étude réalisée par le psychologue cognitiviste John Teasdale de l’Université d’Oxford a révélé que les rechutes sont moins fréquentes durant la période de suivi, et, si elles ont lieu, elles se produisent plus tard.